Evasion Shelburn

22580 Plouha

«L'Evasion Shelburn» est une création artistique qui ressuscite en complète immersion sonore cet épisode exemplaire de l'Histoire grâce à l'association du son binaural (ou son 3D) et de la géolocalisation. Muni d'un casque, vous serez accompagné par un guide virtuel tout le long du circuit historique que vous
parcourrez à pied, avec des étapes associées à des épisodes audio.
L'occasion de revivre et ressentir intensément les risques encourus par les Résistants pour libérer la France, en 1944, narguant l'ennemi dans un site de falaises d'une beauté à couper le souffle.

Le Réseau Shelburn est un réseau d'évasion qui fut créé en novembre 1943 par deux agents de l'Intelligence Service, les canadiens Lucien Dumais (38 ans) et Raymond Labrosse (18 ans). Une dizaine d'hommes et de femmes de Plouha furent alors «recrutés». Leur mission : récupérer les aviateurs alliés dont la formation avait coûté très cher et permettre leur évacuation par la mer. Les aviateurs abattus par la DCA allemande, un peu partout en France et en Belgique, étaient d'abord acheminés vers Paris, puis transférés par train à Saint-Brieuc.
Par le petit train des Côtes-du-Nord, ils gagnaient Plouha où ils étaient cachés parfois pendant plusieurs jours. Puis, la nuit suivant le message «Bonjour à tous à la maison d'Alphonse» diusé par Radio Londres, les aviateurs étaient amenés au domicile de Jean et Marie Gicquel, propriétaires de la fameuse «Maison d'Alphonse» située sur la falaise au-dessus de la plage prévue pour l'embarquement. Les Anglais utilisaient les vedettes rapides MGB (Motor Gun Boats) de la Royal Navy, appelées encore Spitre of the
Sea, pour évacuer par mer agents et aviateurs alliés depuis la plage de l'Anse Cochat dont le nom de code était «Plage Bonaparte». Huit opérations furent menées avec succès du 28 janvier 1944 au 9 août 1944, permettant de rapatrier 142 pilotes (135 aviateurs et 7 agents) en Grande Bretagne.


En attendant leur départ, avec la contribution d'hommes et de femmes des communes de
l'arrière pays, il fallait discrètement habiller, nourrir, soigner, loger les pilotes en lieu sûr et parfois
leur imprimer de faux papiers alors que le pays se trouvait en pleine période de rationnement.
Pour se rendre de la «Maison d'Alphonse» à la plage, le chemin était semé d'embûches et se
faisait durant les nuits sans lune, pour que résistants et bateaux ne puissent être remarqués.
Les Allemands patrouillaient et pouvaient éclairer loin en mer de leurs postes de surveillance
situé principalement sur la pointe de la Tour. Sur une distance d'un kilomètre, le terrain était miné
mais les membres du réseau posaient des linges blancs près des mines qui avaient été repérées
avant le premier passage. Quant au sentier dans la falaise, étroit et glissant, il était très dangereux
par nuit noire. Les consignes étaient strictes, ne pas parler, ne pas fumer, se suivre en le indienne
et tenir le vêtement de celui qui précédait. Il fallait marcher dans les ruisseaux pour déjouer
l'odorat des chiens de patrouille. On descendait la falaise abrupte «en glissant sur les fesses».
Un mot de passe était échangé sur la plage «Dinan-Saint-Brieuc» entre les résistants qui
remettaient les aviateurs et les marins anglais qui apportaient des valises contenant des armes et
du ravitaillement, puis les chaloupes embarquaient, ramant jusqu'à la corvette en prenant soin
d'entourer les avirons de chions pour atténuer les bruits de clapotis. L'ancre était montée sur des
haussières de chanvre pour éviter le bruit des chaînes. La corvette était cachée derrière la tourelle
du Taureau et il fallait quatre heures pour arriver jusqu'à Dartmouth, sur les côtes anglaises.
Les membres du réseau devaient alors rebrousser chemin, eacer toute trace de passage et
remonter les sentiers en ramenant sur l'épaule de lourdes valises remplies d'armes, de vêtements,
d'argent ou de matériel radio jusqu'à la «Maison d'Alphonse» qui fut brûlée au lance-ammes
par les Allemands, après le dernier convoyage.

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